3ème et dernier article de ces séries de « feedbacks »
3 stages se sont déroulés depuis les dernières news et un dernier est en cours en ce moment même ici en Australie à Toogoolawah.
Les 3 derniers stages, Le Blanc (12 jours dont 4 à 0/1 saut), Saumur (7 jours dont 2 à 1/2 saut) et Besançon (9 jours dont 3 à 0 saut) ont encore rencontré de gros problèmes météo, phénomène récurrent cette année.
Globalement, cela amène les 2 équipes à environ 450 sauts sur la saison avant le dernier stage préparatoire au championnat du Monde, ce qui était globalement l’objectif quantitativement. Qualitativement, les 3 derniers stages ont porté leurs fruits et ont permis d’effectuer les différentes évaluations souhaitées (parfois sur plusieurs jours du fait de la météo).
Pour le VC2A, le travail des précédents stages, sur notamment les traditions F > D > C et similaires, est maintenant assimilé et les techniques mises en places permettent aux performers de rester dans des faibles volumes en proximité et ainsi ne pas perdre de temps à se « courir après ». Les mêmes travails ont été mis en places sur les transitions impliquant des rotations centrées (B > E) afin encore une fois de rester proxy dans des faibles volumes. Moins de sauts analytiques ont été réalisés au profit de sauts similaires aux sauts de compétition afin de se mettre dans le bain.
Côté matériel, l’équipe avait demandé (assez tardivement) de nouvelles XA à Performance Designs afin de remplacer celles utilisées depuis 2016 qui commençaient à être à bout de souffle. Il fallait recevoir ces voiles pour les premiers jours du dernier stage qui se déroulait en France afin de permettre à l’équipe de réaliser suffisamment de sauts pour se caler sur ces nouvelles voiles. Cela laissait seulement 5 semaines à PD pour les fabriquer.
Dans le même temps, l’équipe a décidé de remplacer les cônes de leurs 72 début aout afin d’avoir un plan B opérationnel sous la main si PD ne parvenait pas à produire les voiles ou si elle ne convenait pas à l’équipe. Donc un certain stress était présent fin aout, avec les voiles expédiées le 24 aout, livrées le 27, et montées et pliées pour sauter le 28. Après 1 seul saut « d’acclimatation », l’équipe a repris l’évaluation dans laquelle elle était réalisant ainsi un test en condition réel de ces nouvelles voiles. Après l’évaluation, les voiles ont été adoptées définitivement, volant parfaitement comme espéré et ne perturbant pas de manière significative les 2 performers.
Pour le VC2B, le travail est plus global du fait de la jeunesse de l’équipe qui a plus de transitions différentes à explorer. Il s’agit plus de trouver le bon rythme qui correspond au niveau de l’équipe et de rester régulier.
L’équipe est arrivée à un niveau ou les pauses entre chaque mouvement ne sont plus systématiquement nécessaires. Le binôme travaille donc maintenant à ne garder que celles qui sont nécessaires ce qui provoque un gain de temps immédiat, sans accélérer quoi que ce soit. Aussi, les enchainements de 2 points en haut suivis d’une descente sont maintenant privilégiés, toujours dans l’optique de faire des pause que lorsqu’elles sont requises.
Côté matériel l’équipe équipée des XA78 « neuve » (~200 sauts) est relativement sereine quand à leur usure/potentiel.
Matos, matos, matos …
Dans la séries de ces articles « feedbacks », voici les 3 derniers équipementiers qui permettent aux équipes de France de Voile Contact d’exceller dans leur domaine.
Le premier de la liste est Airtec qui est partenaire de l’équipe de France de Voile Contact depuis 1994/5.
Airtec est le fabricant des Cypres (pour « Cybernetic Parachute Release System ») qui sont des déclencheurs de sécurité qui permettent l’ouverture du parachute de secours en cas de non-action de la part du parachutiste.
En sponsorisant l’équipe le voile contact (l’une des premières équipes sponsorisées « Cypres »), l’idée était à l’époque pour Airtec de démontrer la fiabilité de leurs déclencheurs en équipant la discipline la plus critique au regard du parachute de secours, où la moindre défaillance du système de sécurité durant une formation de voile contact aurait été catastrophique voire fatale.
Avec les évolutions des matériels, tant du côté d’Airtec avec les Cypres2 que du côté de l’équipe de France avec leurs nouvelles voiles qui volent de plus en plus vite avec des vitesses verticales toujours plus importantes, quelques ajustements ont parfois été apportés notamment en équipant certains performers de Cypres2 en mode « Speed » pour ceux dépassant les 2.2 lbs/ft2 en charge alaire et/ou atteignant presque 30m/s en vitesse verticale (parachute ouvert …).
Après 100 000+ sauts en 20 ans de partenariat, c’est équipés de Cypres 2 que les 2 équipes de France de Voile Contact sauteront en totale confiance sur Gold Coast durant les championnats du Monde dans quelques jours.
Le second de la liste est BoogieMan, fabricant des combinaisons qui équipe le Voile Contact français depuis 2005.
Entre style et performance, la réalisation de combinaisons adaptées au Voile Contact n’est pas si simple. Une simple combinaison de Freefly peut convenir pour débuter le VC mais avec l’apparition de voiles toujours plus petites et plus rapides, l’équipe a eu besoin de combinaisons de plus en plus rapprochées du corps générant le moins de turbulences possibles. Jusqu’en 2014, les combinaisons utilisées étaient des modèles basiques de Freefly. En 2015, des modèles complètement dédiés ont été créés par BoogieMan avec notamment les bras et jambes ajustés au mieux pour ne pas créer de turbulences pouvant dégonfler les caissons des voiles passant derrière les performers. Fin 2017, après discussion avec Fabien de BoogieMan, l’équipe a décidé de passer sur des combinaisons encore plus ajustées en utilisant les mêmes modèles que celles utilisées en soufflerie aka les SKIN, qui ont aussi apporté un confort et une mobilité accrus.
Le troisième de la liste est Larsen & Brusgaard, fabricant des altimètres digitaux Viso et altisons Optima.
En 2012, l’utilisation des Viso (puis plus récemment des Viso 2 puis 2+) s’est généralisée dans l’équipe délaissant leurs vieux altimètres à aiguille au profit d’écrans plus compacts, lisibles, précis et étanches, les 2 derniers paramètres étant particulièrement utiles au posés et dans les drop zones « humides » …
Plus récemment, quelques équipiers utilisent des altisons, non pas pour indiquer qu’il faut ouvrir le parachute, mais pour indiquer qu’il faut arrêter de travailler. De manière générale, chaque équipier est habitué à un timing mais il arrive que dans un saut ou la charge mentale est particulièrement élevée, les équipiers ne voient pas le temps passer. Les Optima réglés avec une seule sonnerie sous voile à 1000m permettent ainsi de rappeler qu’il est temps d’arrêter le saut !